Jean-Paul stéphan                                                                              04 janvier 2009

Un bon froid sec et chaud…

            Il arrive que la Haute-Marne soit bénie des dieux météo. Ce fut le cas pendant ces vacances de Noël où initialement j'avais prévu de l'escalade dans le sud avec un copain et chez un ami…Mais la météo n'était pas du tout engageante là-bas. Or chez moi c'était froid sec, froid sec et froid sec! "Un bon froid sec et chaud" comme on dit en Haute-Savoie…

Du coup je suis resté à la maison et mon petit Jules fut largement gagnant! Lui qui ne devait pas m'accompagner en falaise est venu au moins sept fois dans les bois pour débroussailler des chemins, retaper un single malmené par des arbres tombés, créer une descente fort technique jonchée de plusieurs troncs d'arbres laissés en travers et qui feront autant de bunny-hop salés…

Fidèle à un principe de non perturbation de la faune, de moindre dégradation de la forêt et de moindre pollution, je vais toujours débroussailler sans outil à moteur. Néanmoins, récemment, j'ai acheté une scie à châssis métallique avec de bonnes dents bien aiguisés et ça envoie du gros…par terre!

C'est armé de ce bel objet et de quelques autres (coupe-branche, serpe, sécateur…et un bidon de Windose!) que j'ai passé une trentaine d'heures dans les bois en deux semaines.

Résultat : la plupart des descentes et singles entourant mon village ont retrouvé un bel aspect, roulable sans se cogner aux arbres penchés et sans glisser sur les branches en travers! Mon village est terré au fond d'un trou entouré de raides coteaux et les descentes ne manquent pas. Je commence à me dire que ce serait un sacré challenge de les enchaîner toutes d'affilée en remontant à chaque fois en vélo (100 à 150m de montée à chaque fois) car on en dénombre 8 à 10 suivant ce que l'on considère comme une descente intéressante. Un bon entraînement pour une Transvésubienne ou un Raid des terres noires…

Oxygénation, musculation, éducation…tout en même temps.

Le reste du temps, du moins en ce qui concerne les aspects liés à l'entraînement, fut surtout consacré à de la natation. Je constate que les années passant, j'ai moins le courage de pratiquer une activité comme la musculation, qui pourtant me paraît utile à la performance et à la prévention des blessures. Dix ans que j'en fais 15 à 30 séances (intenses!) par hiver…Surtout, plus ça vient, plus j'ai du mal à m'enfermer et au contraire plus je me sens "respirer" dehors, à tel point que j'ai la sensation d'une météo idéale quand il fait moins dix degrés avec du soleil. Ces jours-là j'ai envie de les passer en entier dehors!

Bon an mal an (et nouvel an…) j'ai pratiqué un bon vingt heures de "sport" par semaine pendant ces vacances. Pas mal! Très grosse priorité à l'aérobie, et allongement relatif des séances de natation par rapport à 2007-2008. En effet depuis quelques années je termine moins bien mes courses que je ne les commence. Alors pourquoi ne pas allonger un peu la sauce en période hivernale? Ainsi mes séances de natation mesurent-elles généralement entre 4000 et 4500m (bourrés d'éducatifs) cet hiver alors qu'elles tournaient plutôt autour de 3000-3500 l'hiver dernier.

J'ai l'impression que ces "bonnes grosses séances", très bien supportées, me donnent une grosse caisse (en plus je fais de la batterie…!). Hier matin j'ai nagé 4500m puis j'ai mangé vite fait et j'ai décidé de rejoindre les vététistes de mon club (il faisait si beau…et froid). Je pensais être un peu "explosé"…rien de cela! Je sautais dans tous les sens sur mon Zesty (faut dire que ce vtt donne envie…) et avant que je me mette à souffler il en fallait! Deux autres jours j'ai enchaîné plus de 4000m en natation et 3h30 dans la forêt à bosser non-stop.

Ce matin (-12°…) je suis retourné nager, je me disais que cette fois j'allais sentir les efforts de la veille (plus de 4h natation + vtt quand même)…Non! Encore 4000m avec de bonnes sensations et l'après-midi 2h30 de "marche – débroussaillage" en famille dans les coteaux gelés. Anecdote : on a scié cinq piquets avec des branches trouvées là où des forestiers ont fait du bois (et laissé sur place cinq bouteilles plastique de Coca…), piquets qu'on a plantés dans la "pelouse" pour faire un petit parc pour notre…lapin. Eh oui on a un lapin qui se les gèle en ce moment dans sa cabane qui ne voit jamais le soleil, aux belles heures du jour on le mettra un peu au "chaud"…On a terminé en jouant les esquimaux! Jules voulait savoir combien il y avait de glace dans un tonneau de récupération d'eau, j'ai alors tapé dix minutes pour percer un trou de 15cm de diamètre, bien rond, au marteau…Il ne manquait plus que de jeter la ligne et l'hameçon…Je suis toujours sidéré de la capacité des jeunes à oublier le froid quand ils sont absorbés par quelque chose que leur plaît. À un moment Jules m'a dit "J'ai l'impression que je ne sais plus où je suis tellement je regarde seulement que tu tapes sur la glace"…tout en se prenant plein d'éclats dans les yeux, penché au-dessus du tonneau.

Plusieurs fois pendant ces vacances je me suis demandé comment les gens pouvaient s'entasser sur l'autoroute et au ski alors que des bonheurs équivalents sont au pas de la porte. Mais j'ai la réponse : sans une grosse condition physique, les journées que je viens de décrire sont des galères. Avec une grosse condition physique, ce n'est que du bonheur.

En ces temps de crise, ça vaut la peine d'investir…dans l'effort physique.