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Jean-Paul stéphan 05 mai 2008
Raid Picard : lancement réussi!
Un bouquet d'initiatives.
Mon compte rendu du superbe OffRoad de Nîmes fut un peu bref…Mais j'avais des "circonstances exténuantes". Le lundi et le mardi furent très occupés à la rédaction de comptes rendus de coupe du monde…et de Nîmes, donc. Plus un "entraînement – fléchage de randos" le mardi. Le mercredi 30 avril, nouvelle activité : je pars cueillir des fleurs dans la forêt avec de sympathiques jeunes et jeunettes de six à douze ans, et une maman. Oeuvrant avec l'association de parents d'élèves de l'école primaire de mon village au financement d'un voyage scolaire, j'ai eu l'idée d'une vente de fleurs le 1er mai, cela contrebalancera un peu mes absences des week-ends. On cueille un peu de muguet mal ouvert, et de nombreux bouquets variés de fleurs multicolores, que l'on égaye encore avec des herbes sèches. Le jeudi 1er mai, dès 6h du matin, je suis devant la boulangerie du village, je place ma table, des bouquets sur la table et dans des cageots autour, il y a en a! Je me suis fixé un objectif de 100€. À sept heures j'ai déjà 25€…à 12h30, quand nous "fermons", on a récolté 205€! Entre-temps les jeunes de la veille sont venus me rejoindre vers 8h, ils mettent de l'ambiance, tournent autour de la boulangerie avec leurs petits vélos, gèrent la caisse avec moi ("Vous donnez ce quez vous voulez Madame!")…
Je suis très heureux de cette petite action pour deux raisons : d'abord elle a permis de trouver une (petite) partie du financement du voyage ; ensuite l'argent a été récolté sans vente de gâteaux, pâtisseries ou boissons sucrées qui me mettent toujours un peu mal à l'aise. Une collègue m'a dit "C'est bien ce genre d'action, c'est tout simple mais on n'y pense pas". On y repensera!
Le jeudi après-midi, je roule avec les jeunes de mon club qui repèrent un tracé de x-country pour une manche de TRJV que mon club organise le 18 mai, et le vendredi je refais un "entraînement – fléchage de randos que mon club organise le 04 mai.
4X4, y'en a marre!
À partir du jeudi, sur différents chemins que nous empruntons en vtt ou à pied, se déroule un rallye 4X4, le "Marne – Blaise"…qui laboure tout! Cela fait quelques années que je suis dubitatif envers cette "invasion pacifique" de hollandais et d'allemands (et des français aussi) qui viennent tout saccager avant de repartir tranquillement chez eux dans leurs grosses voitures qui polluent un maximum.
Certains appellent cela du tourisme vert!!!
Qui paie les pots cassés? Les locaux bien sûr! Chaque année de nouvelles barrières fleurissent à l'entrée des bois pour empêcher l'entrée de ces véhicules qui ne font pas du tourisme vert mais du
Tourisme Forestier Motorisé.
Comme le mois d'avril a été fort pluvieux cette année, les chemins ont été ravages, laissant en de nombreux endroits, à la place des chemins, des de boue et d'ornières de 40cm de profondeur dans lesquels on n'arrive même plus à marcher, qui mettront un mois à sécher et dans lesquels subsisteront des flaques en permanence.
Quand va-t-on se décider une bonne fois pour toutes à privilégier le tourisme non motorisé? Tout le monde a l'air frileux par rapport à cela. Il est vrai qu'à chaque fois qu'on en discute, on nous sert immédiatement le fait que "ça fait tourner l'économie locale".
Les riches à grosses voitures qui puent et écrasent tout viennent faire tourner leurs moteurs et l'économie locale, alors ça "passe"…Quand la forêt sera sens dessus dessous et qu'on en interdira l'accès en bloc, on se réveillera tout hébété en se demandant pourquoi on n'a rien fait avant…Comme d'hab.
Les élus devraient se réveiller. Pratiquent-ils assez souvent la Nature par des moyens non motorisés pour prendre la mesure de l'invasion récente des véhicules à moteur (motos, quads, 4X4) dans les forêts? Je me pose la question.
Samedi de planter…
Le samedi 3 mai 2008, je vais à la fête de plantes à Joinville avec mon petit Jules qui n'a pas oublié que là-bas on peut pêcher la truite, une association de promotion de la pêche vous tendant la perche si je puis dire…
Jules en attrape rapidement une, regarde une petite faire de même, va voir des carpes énormes qui le tireraient à l'eau s'il s'avisait de vouloir en pêcher une…
On achète aussi du muguet à replanter, des plants de tomate, de salade, du miel…Sympa ce rendez-vous, pas bruyant, vert, on a le temps de se parler, on est entre personnes qui aiment la nature, c'est très apaisant. Une cultivatrice biologique nous donne de multiples conseils afin de faire pousser côte à côte des plantes qui se complètent. Très intéressant, mais quant à tous les mémoriser c'est une autre histoire…
Jules apprécie tellement cette fête qu'il y retourne l'après-midi avec Mamie. Bonne graine. Pendant ce temps je plante ce que l'on a acheté le matin…torse nu! Quel contraste avec le mois d'avril où il ne fallait pas se découvrir d'un fil…
Je consulte aussi les engagés du Raid Picard et trouve quelques noms "qui roulent vite", comme Crochet-Colin, Dubau, Clochez, Hansen, Lombardi…et certainement un paquet d'autres car je ne connais pas tellement les coureurs picards. On a tellement l'habitude de courir dans le sud!
Matinal…
Le dimanche 04 mai je me lève à 5h05 et pars à 5h30 pour récupérer un copain 30km plus loin, puis un autre avec qui nous avons organisé un plan voiture afin d'être tranquilles à l'arrivée. C'est aussi cela le charme des épreuves en ville à ville.
L'ambiance générale semble être une alternant ce de champs de forêts, on peut imaginer que les passages à découvert seront secs et que les sous-bois resteront gras. Ce sera le cas.
Raide picard…
Le Raid Picard n'est pas une épreuve montagneuse, loin s'en faut. On a 1040m de dénivelé positif à l'arrivée. Néanmoins, une des caractéristiques de l'épreuve c'est le contraste entre des sections très roulantes et d'autres où l'on est pratiquement arrêté, à pied dans la boue épaisse, sans transition. Visiblement, les quads font ici les mêmes dégâts que chez moi…et partout ailleurs.
On part de Crépy en Valois…à l'arrivée on ne sera plus en Valois mais on sera encore crépis!
Au départ de la course (on est environ 150 me semble-t-il), je reste en 1ère ou 2ème position pour éviter les projections de boue dans les lunettes dans les passages boueurs abordés à grande vitesse, et pour éviter toute mauvaise surprise si un concurrent dérape devant moi. Ludo Dubau ou moi faisons plus ou moins le tempo.
Puis vers le 5 à 10ème km (je ne sais pas trop), je monte vite une côte pierreuse et nous sortons à trois au sommet : Norman Crochet-Colin, Vincent Lombardi et moi. Nous sommes rapidement rejoints par le jeune Philippe et Sébastien Lefèvre, puis, une demi-heure plus tard, par Grégory Vollet qui délaisse un peu le trail cette année pour tester des produits Koxx. Sur le Raid Picard il roule sur un tout rigide!
La surprise c'est que Ludovic Dubau n'est pas là. J'apprendrai après l'arrivée seulement qu'il a crevé et perdu trois minutes un peu avant que nous formions le groupe d'échappée. On le voit rappliquer vers la mi-course.
En "l'attendant" (le mot est exagéré bien sûr), on a eu le temps de voir détaler deux superbes cerfs et quelques écureuils (et beaucoup de vététistes…). C'est ça aussi le Raid Picard! On traverse effectivement quelques sous-bois somptueux.
Un peu après, on passe une raide côte dans un village où je subis une première alerte. Je suis légèrement décroché, Greg Vollet un peu aussi, on revient à la faveur d'un chemin roulant et de la compréhension de nos copains d'échappée.
Puis Norman Crochet-Colin produit une accélération non feinte qui nous secoue fortement…moi surtout! Je cherche à rentrer dans sa roue avec Ludo Dubau, j'accélère un peu trop fort, je coince…c'est fini, je les vois partir, le groupe reformé sauf moi!
Commence alors une sorte de long chemin de croix. Le jeune Philippe, qui avait lâché un peu avant, me reprend un peu plus loin et me lâche, je suis vidé malgré les ravitaillements efficaces de Céline Hutsebault et d'Alain Ghiloni (qui me passe une barre pour éviter le coupe de barre…), merci à eux!
Mes seules satisfactions sont de passer quelques raides côtes en vélo et de bien me débrouiller dans les parties techniques – boueuses où je rentre presque sur Philippe dans l'une d'elles. Mais dès que ça redevient roulant, il me lâche à nouveau. À noter que quelques croisements routiers n'étaient pas sécurisés…prudence.
Avant d'atteindre l'interminable rive gauche de l'Aisne qui termine la course (une quinzaine de kilomètres de plat en ligne droite!), je me fais reprendre par Clochez et un compère triathlète, qui m'emmènent dans leur roue sur la route, puis me lâchent au moindre faux plat. Néanmoins je les vois par intermittence jusque très près de l'arrivée, ça m'aidera à conserver un soupçon de hargne pour pousser sur les pédales. Difficile de pousser quand on n'a plus de forces. Par ailleurs mon postérieur me brûle, aïe!
À un moment donné je vois des randonneurs en sens inverses, ils me disent qu'il reste cinq à six kilomètres…"Putain c'est encore long!" me dis-je. Mais un kilomètre plus loin un signaleur m'annonce…300m! C'est fini, je fais le tour d'un petit lac au son de la voix du speaker, et je peux enfin me relâcher. Je suis 8ème scratch et vainqueur master 2, je suis sale mais je suis "nettoyé", je suis trempé de sueur mais je suis "rincé".
Et devant? Ils ne m'ont pas attendu! Je rigole.
Devant, les cadors se sont expliqués. Après sa forte accélération, Norman Crochet-Colin a joué de malchance : première crevaison un peu après (je le double alors qu'il répare), puis il revient dans ma roue au sommet d'une raide côte herbeuse…avant de crever à nouveau dans la descente qui suit! On appelle ça la poisse. Il était peut-être le plus fort, même si un final plat et roulant comme celui du Raid Picard ne favorise pas obligatoirement le plus fort.
Sébastien Lefèvre a lâché un peu avant la fin, restent donc trois hommes qui vont en découdre pour la gagne : Dubau, Vollet et Lombardi…dans l'ordre du classement final. Ludo Dubau est donc grand vainqueur de ce premier Raid Picard. Modeste après l'arrivée, il me confie qu'il n'aurait peut-être pas gagné si Grégory Vollet n'avait pas dérapé à l'entrée de la piste gravillonnée faisant le tour du petit lac menant à l'arrivée. Mais la maîtrise technique fait partie intégrante de la performance en vtt, et la maîtrise émotionnelle aussi. Peut-être que Greg s'est un peu enflammé à l'entame du sprint? En tous cas c'est Ludo qui franchit la ligne en tête et c'est mérité car il a quand même bouché trois minutes pour rentrer sur nous après sa crevaison "matinale". Et puis les péripéties émeuvent, mais les classements restent.
Ambiance fin Raid…
Après l'arrivée, il fait beau, les gosiers s'épanchent à coups de sirops divers, la tiédeur météo s'ajoute à la chaleur humaine, après des restes d'hiver on a droit à un avant-goût d'été émollient, on se laisse aller à un repos bien mérité, Fabien Bourly oscille entre blagues et endormissement le nez sur la table, on mange avec avidité, je présente plus que mollement mon livre VTT Rouler plus vite car je n'ai plus le courage (en tout cas merci aux organisateurs d'en avoir parlé), tout est bon enfant, il règne un début d'ambiance ch'ti sans prise de tête…La vie est belle et on parle déjà du Raid 2009. Mais on a le temps!
Le vtt est-il médiatique?
En rentrant du raid, j'écoute un peu France-Info, qui annonce la victoire de Julien Absalon en coupe du monde à Madrid! On progresse…Ses deux premières victoires à Houffalize et Offenburg sont passées inaperçues sur les grandes radios.
Le même reportage signale aussi la victoire de Jeannie Longo au Trophée des grimpeurs. Bien.
Dans l'équipe du lendemain, la victoire de Julien Absalon justifie un petit entrefilet, sans plus. Celle de Jeannie Longo au Trophée des grimpeurs encore moins (juste le classement).
Dans le Journal de la Haute-Marne, on trouve un article sur le Trophée des grimpeurs…masculin, pas un mot sur les dames. Mais un entrefilet mélangé à d'autres sports concernant la victoire de Julien à Madrid (et pas un mot sur le classement dames de Madrid).
Dans Tout le sport (qu'il faudrait appeler Pas tout le sport), pas question de vtt, seulement du Tour de Romandie sur route. Moyen…
Bref, au niveau médiatique, le vtt masculin semble plus ou moins placé au niveau de la route dames, et le vtt dames semble plus ou moins…ne pas exister. Courage.