Jean-Paul stéphan 16 mars 2010
Un Cassis bien dosé.
Le vieux Keith Richards, quand il attrape le micro en concert, dit
‘’It’s good to be back !’’
En général il ajoute
”It’s good to be here
And it’s good to be anywhere’’
…It’s god to be back to Cassis!
Avant une course il faut récupérer…un X-Control 900 !
Puisqu’il est question de vtt de qualité, parlons du vendredi 12 mars. Après avoir cuit une tarte aux pommes à 7h du matin et déposé mon petit Jules à l’école, je file vers Dijon (en passant par Langres et un – 10° bien tassés) où je récupère mon vtt, un X-Control 900 qui, à mon avis, est le plus bel X-Control que Lapierre ait jamais créé !
Pour ce qui concerne son comportement, je sais à quoi m’attendre, ce n’est pas par hasard que je roule sur ce type de vtt depuis 2001. Baptiste « Lapierre » Provoost m’a fait un montage aux petits oignons à base de Fox, Shimano XTR et accessoires de la marque Pro et pneus Hutchinson Python. Un compromis proche de l’idéal pour qui cherche un vtt à la fois de très haut de gamme et super fiable.
Shimano a mon vélo
Encore frappé de son sceau
Adieu Dual bonjour gâchettes
Mais XTR un jour XTR toujours !
Premiers tours de roues.
Les yeux dans le bleu du ciel et le X-Control dans le coffre, je poursuis ma descente vers Vienne, chez l’ami éric Sacco qui m’héberge le vendredi soir. Vers 16h on démarre une virée de 1h15 et 450m de dénivelé où je commence les réglages de position.
Après ce hors d’œuvre vtt suit un repas consistant puis1h30 je file au lit car la journée a commencé tôt et demain on décolle à 5h45 car eric court l’enduro. Pour lui, se limiter aux 55km de Cassis ce serait un peu court, il a cinq Transvésubienne au compteur, toutes terminées…
Retrouvailles et repérage.
A 9h on arrive sur le site. L’année dernière, tendinite oblige, j’étais privé de Cassis. J’apprécie de retrouver le site, son ambiance mi-pro mi-amateur et surtout festive.
J’ai rendez-vous avec Vincent Julliot, on est trop contents de se revoir ! Pourquoi se priver. On opte pour le repérage du 35km, 2h35 au compteur et près de 1200m de dénivelé au Polar.
Aux deux tiers du parcours on avise un ravitaillement pour les randonneurs mais bien sympa pour nous aussi. On y retrouve Yves Mavilla, champion du monde de descente masters. On discute et on remarque une poubelle de tri très pédagogique, avec des codes couleurs pour les différentes catégories de déchets, qui sert notamment pour des actions scolaires, bravo !
Les bénévoles nous disent que d’année en année ils voient de moins en moins de déchets jetés par les randonneurs. En tant que professeur j’opterais pour cette appréciation « Félicitations, poursuivez dans cette voie ! ».
On termine notre ravitaillement puis nos singletracks, après quoi je mange un morceau et m’assoupit vingt minutes dans ma voiture. Ça fait un bien fou !
J’ai pris une pierre dans ma gaine de dérailleur toute neuve, elle est éventrée, on verra ça demain matin avant la course.
L’heure philosophique.
Je retrouve eric Sacco très heureux de son enduro, il a roulé près de trois heures dans la journée. On file chez un ami qui habite à Roquefort
Chez lui, devant un thé, on rencontre trois jeunes qui, au départ, me donnent l’impression de ne s’intéresser qu’aux ordinateurs et aux jeux, puis la discussion glisse sur des livres, puis sur la politique, la religion…Au final cette heure philosophique dans un week-end de vtt est très intéressante. J’en conclue que ce n’est pas parce que des jeunes vivent dans un monde numérique qu’ils arrêtent de réfléchir.
L’heure du repas !
La philosophie ne remplit pas l’estomac ! On s’attable devant des pâtes à la sauce maison à base de viande et légumes hachés, ça glisse tout seul…a la fin du repas on mange ma tarte qui a bien voyagé mais qui tient encore la route! À 21h30 on est couchés et on sombre dans un sommeil sans fond !
Le dimanche au petit déjeuner j’ai très faim, j’engloutis deux fois ma quantité habituelle avant une course ! Eric Sacco me regarde avec de grands yeux…« Je crois que j’en ai vraiment besoin ». Effectivement ce repas « excessif » ne me gênera pas le moins du monde en course.
Arrêt au stand Lapierre.
Vers 9h, dès notre arrivée sur le site je me rends à la tente Lapierre où avec éric Sacco je change ma gaine de dérailleur endommagée. En huit minutes c’est plié, bon échauffement des doigts avant d’enfiler les gants !
L’indexation ne bougera pas de toute la course…XTR, tout pour plaire !
Fermeté souple, souplesse ferme.
A 11h, après un échauffement plutôt calme (j’ai prévu de gérer), on part, vite bien sûr. Je gicle de la 4ème ligne vers la 15ème place puis je me calme dans la première montée après laquelle je me positionne aux environs de la 35ème place scratch. Nicolas Durin est quelques mètres devant moi, je le vois pendant
Mais j’avance, le X-Control 900 est encore plus onctueux que le modèle précédent ! Peut-être grâce à l’amortisseur Fox RP23 Boost Valve ? Sur ce parcours cassant à souhait c’est une Arme !
Depuis des années
Je roule en X-Control
Je ne peux m’en passer
C’est toujours aussi drôle
En singles tortueux serpentent mes Pythons
En terre en sable en roche ils plantent leurs crampons
…Moi je construis cette pyramide de mots, inspirée par monts et par vaux.
Un superbe parcours !
En 2008 le parcours de Cassis tendait à « s’élargir » par endroits…Cette année le tracé est une petite merveille ! Des singletracks tortueux, encore un peu « sales », difficiles à négocier, un vrai plaisir ! Dans ce genre de terrain l’expérience, le relâchement voire une dose de détachement sont bien utiles.
Je m’éclate…à un moment donné je dis à un coureur d’Egobike « On a retrouvé le vrai Cassis ! ». Il confirme. A 10km de l’arrivée, un jeune qui m’a repris (et que je relâcherai avant la fin) me demande comment est la fin…« C’est quand même assez dur » lui réponds-je.
Les mots qu’il faut.
A 6 ou
Large victoire.
Sitôt dit sitôt fait je mets en route et remonte quatre à cinq coureurs dans un final négocié à bloc. Après une jolie bataille avec un jeune Diois je passe la ligne 30ème scratch et large vainqueur masters 2 avec environ 9 minutes d’avance sur le second. Je suis également troisième au scratch masters (catégorie non récompensée dans les raids Offroad). Il y a deux ans, à 45 ans, j’avais terminé 31ème, en hypoglycémie, à « deux à l’heure », c’était moins grisant !
À l’arrivée je remercie Amanda « reine des encouragements » ainsi que Véloroc – Lapierre « roi des ravitaillements ».
La victoire scratch revient à Miguel « le retour » Martinez, qui doit être très heureux de renouer avec une victoire de bon niveau et qui, à mon avis, sera remonté comme une pendule à l’heure de St-Raphaël. Miguel devance Maxime Marotte (le retour aussi !) et François « the pilot » Bailly-Maître.
Les pilotes Lapierre attendent des jours meilleurs : Cédric Ravanel se remet d’une fracture de la clavicule, Cécile n’a pas eu de chance avec sa chaîne et Alexis Vuillermoz a crevé trois fois. Ainsi va le vtt avec ses dénivelés, ses hauts et ses bas…
En revanche Thibault « Véloroc-Lapierre » Bellanger prend une très jolie 10ème place scratch et Kevin Miquel (lui aussi Véloroc-Lapierre) gagne en juniors sur le 35km, youpi !
Les 10 premiers du 55km (merci www.velo101.com)
1. Miguel Martinez (G-Skin Deforche MTB Racing Team) en 2h36'06"
2. Maxime Marotte (BH-SR Suntour) à 3'17"
3. François Bailly-Maître (Scott-Les Saisies) à 4'51"
4. Guillaume Vinit (BH-SR Suntour) à 5'39"
5. Tanel Kangert (Probikeshop.fr) à 7'38"
6. Sébastien Carabin (Lingier Versluys Team) à 8'22"
7. Frédéric Frech (Egobike) à 9'43"
8. Julien Saussac (BH-SR Suntour) à 10'14"
9. Ludovic Dubau (New Cycling) à 10'40"
10. Thibaut Bellanger (Véloroc Lapierre) à 11'16
Crevé…
Je n’ai pas crevé à Cassis mais je suis crevé après Cassis ! On ne peut pas finir une course de trois heures à bloc et être frais comme un gardon.
Après un podium où je reçois un bouquet et un joli panier de produits régionaux je reprends la voiture. Eric Sacco se propose pour conduire, malgré son enduro + XC 55km dans les pattes (je vous avais dit que c’était un dur)…J’accepte !
Au début je suis cuit, puis en mangeant ça revient un peu. La terrine de caille du panier garni disparaît en quelques minutes. A la dépose la compagne d’Eric m’a préparé un sandwich + fruits, c’est très sympa, elle hérite de mon bouquet !
Après la maison Sacco il me reste 4h de voiture en solo, c’est dur. A minuit bien tassé je me couche avec le sentiment d’avoir vécu un week-end de bonheur intégral.
Puis se lever
À 6h20 le lundi
Un peu cramoisi
Pour quelques jours de boulot
Avant des plaisirs nouveaux.