Jean-Paul stéphan                                                                                                       19 juillet 2009

Championnat de France vtt.

Ça devait arriver.

Ce compte rendu aurait peu être très court car dans un sens mon championnat de France 2009 se résume à une "défaite" après six titres consécutifs en masters 2.

Mais une défaite

Comme une victoire

A une histoire

Voyons de quoi elle est faite.

Remise en cause et motivation.

            Aux Orres le 04 juillet j'ai trouvé que j'avais une toute petite chance d'être champion de France master 2 pour la 7^ème fois consécutive, mais que pour y parvenir il fallait que je me remette en cause et que j'optimise quelques aspects.

Je décide alors d'effectuer certains changements, en plus cela me permet de retrouver une motivation pour le cross court qui commençait à me faire défaut.

Rien de pire que la routine pour la motivation

Rien de mieux que de la nouveauté pour la retrouver.

Si je gagne, je pourrais être "fier" de mes améliorations ; si je perds, au moins j'aurai essayé et j'aurai toujours mes six titres. Je ne crains pas de perdre, ça m'est déjà arrivé et, oh surprise! la vie a continué…

Entraînement.

            J'oriente mon entraînement très spécifiquement vers le parcours d'Oz:

Le lundi 06 juillet, sur mon Evo2 je fais une douzaine de tentatives de "montées impossibles" en injection (efforts de 15 secondes à une minute) avec des buts concrets (franchir tel passage…), ça ressemble à l'agressivité de certaines montées du championnat.

Le mardi 07 juillet, sur route, je gravis 6 fois une côte à 4% pendant 5' avec à chaque fois une dent de moins : 52X17 – 52X16…15…14…13…12. Je "gaine" au maximum, comme une statue, j'essaie de ne penser à rien (travail de concentration), c'est aussi dur que de rester gainé! Le gainage me semble avoir toute son importance à Oz où on enchaînera environ 6 côtes agressives à chaque tour.

Le mercredi 08 juillet, mon entraînement est perturbé : le matin il pleut à verse, je pars quand même rouler, j'ai prévu six côtes à répétition en rythme…Au bout de trois, je subis une grosse perte d'air dans mon pneu avant sur une réception d'un gros bunny au-dessus d'un tronc de 45cm. Le pneu finit de se dégonfler dans la descente, je rentre à plat, le pneu est mort, poubelle! Le temps d'en monter un nouveau je suis "frigo", stop pour ce matin. L'après-midi je me remotive et malgré une pluie finissante je fais une bonne heure de route avec un sprint de 8 à 15 secondes toutes les 5 minutes pendant les 50 premières minutes (10 sprints donc). Bref je sauve les meubles…de la noyade.

Le jeudi 09 juillet, c'est multi-tentatives de "montées impossibles" en vtt et à l'arrivée une courbe Polar aux allures de scie à métaux. Ma sortie de 2h15 comporte en gros:

- 1 tentative montée 1'

- 1 tentative montée 1'

- 6 tentatives de suite montée 10" (5 réussies)

- 20 tentatives de suite montée 5" (0 réussite mais presque!)

- 6 tentatives de suite montée 5" (3 réussies)

- 10 tentatives de suite montée 15" (0 réussie!)

- 1 tentative montée 1'

Sortie très dense…l'après-midi je me repose.

Le vendredi 10 juillet je roule de manière un peu contraire à la veille : 2h03 de route, 2 X 15' de rythme plat au seuil + 4' un peu au-dessus du seuil dans une raide côte à 10%, le reste tout en souplesse…mais à 31,1km/h de moyenne au final, je suis en forme ou mon X-Lite va trop bien? Il y avait pourtant un bon vent de nord-ouest, seulement 15 à 17° et j'étais seul.

Compétition de réglage.

            Je cherche une course voire une rando vtt proche de chez moi pour produire un effort proche du championnat, mais il n'y a rien dans ma région! Je manque de courage pour aller courir l'Offroad du Champsaur (depuis un mois je conduis tout le temps…), mais je trouve une solution avec les amis du Master Team Offroad, merci les gars! On se donne rendez-vous à Dijon le samedi matin et c'est parti mon kiki! Je termine 5^ème scratch et vainqueur master 2 de l'épreuve de 41km, remportée par Maxime Marotte en retour progressif vers la forme.

Échauffement.

            J'envisage de m'échauffer sur home-trainer au championnat de France. En effet, d'une part j'ai remarqué qu'il est parfois difficile d'être bien chaud à 9h30 du matin en station (donc en altitude, donc au frais…), d'autre part la station d'Oz en Oisans est vraiment acculée à la pente, il y est difficile de s'y échauffer correctement sur la route ou sur le parcours de la course. Je préfère dans ce cas tourner fort les jambes sur home-trainer et être "chaud bouillant" au départ.

Matériel.

            Je décide d'alléger mon vélo : collier de serrage de selle, blocages de roues, une partie de la visserie pour un gain d'environ 120 grammes.

J'envisage aussi de retirer le porte-bidon pour la course (sauf si le terrain est gras et qu'il faut arroser la chaîne en course). Ça permet trois choses:

- Gain de poids

- Concentration accrue (on ne pense qu'à piloter entre les zones de ravitaillement)

- ça peut aider pour une montée limite à la fin où je passerai peut-être en courant en portant le vélo comme en cyclo-cross.

(Finalement je ne le ferai pas car le jour de la course il faisait chaud et humide, on pouvait avoir plus soif que prévu).

Je retourne ma potence, qui était en position haute depuis le début de saison. En position basse je serai plus efficace dans les montées raides, et je ne serai pas désavantagé en descente vu qu'il n'y en a pas d'extrême.

Derniers "entraînements".

            Les jours précédant un objectif ne sont pas consacrés à de l'entraînement. On cherche plutôt à récupérer le maximum de fraîcheur physique.

Le lundi 13 juillet, je ne roule pas. Les mardi et mercredi suivants je fais une heure de route assez plate avec un peu de rythme sans aller jusqu'à des intensités violentes. Le jeudi 16 juillet je me rends à Oz où j'effectue deux tours de circuits avant de redescendre à Allemont où je retrouve Sabrina énaux et Virgile Stiedel (ami vététiste devenu ami x-terrien!) qui comme moi préfèrent coucher en bas avant les objectifs en altitude.

Le championnat : pas de miracle.

            Le vendredi 17 juillet, je me lève à 6h10 après une nuit plutôt bonne, je mange peu, la pluie se met à tomber vers 7h, je monte un Toro à l'arrière…en fait cette pluie cessera avant notre championnat, qui se déroulera sur un circuit progressivement sec et chaud!

Sous la tente et dans le bon esprit "Véloroc-Lapierre" je m'échauffe sur home-trainer comme prévu pour partir "bouillant", c'est d'autant plus justifié que notre course a été réduite à 4 tours Moi qui me demandais si on nous en mettrait 5 ou 6…! Je prévois donc une victoire masters aux alentours d'1h20, en fait Tibo Vassal mettra 1h17. Jamais je n'avais couru une épreuve aussi brève en masters.

Du coup c'est très violent. Je pars bien et fait même deux kilomètres en tête au scratch, mais ensuite il n'y a pas de miracle : malgré les encouragements et ravitaillements d'Yvon Miquel, d'Estelle et de très nombreux spectateurs, éric Pommelet me passe avec Cédric Chartier. Il ne faiblit pas et va chercher la 3^ème place scratch et le maillot bleu-blanc-rouge master 2. L'hypothèse la plus vraisemblable, que j'avais envisagée au micro d'éric Davaine sur la ligne de départ, se réalise donc. La logique sportive est respectée, éric Achard vient lui aussi me "chercher" pendant le 3^ème tour ; il prend la 4^ème place scratch et la seconde en masters 2.

Pendant ce temps-là, Tibo Vassal, pourtant parti en 5^ème ligne, va coiffer tout le monde pour s'emparer du titre scratch masters. Je suis très heureux pour lui, c'est un ami, on a partagé beaucoup de marathons vtt, notamment les plus durs (Transvésubienne, Val-Thorens, championnat de France marathon 2005…) et plus récemment son mariage!

Dans le dernier tour, Bric épailly vient lui aussi me coiffer pour prendre la 5^ème place scratch. Bref le vtt ça décoiffe!

Je suis 6^ème et 3^ème master 2, il n'y a pas eu de miracle, je ne suis pas déçu car je m'y attendais, déjà sur la ligne de départ j'avais expliqué que cette journée serait de toute manière mémorable pour moi : si je perds j'aurai pour encore longtemps ce record de six titres nationaux en master2 : si je gagne un septième titre ce sera exceptionnel.

Je félicite éric Pommelet et peu à peu, je prends conscience qu'avoir gagné six titres d'affilée n'était quand même pas une mince affaire…C'est si vite fait de perdre!

Un seul coureur fera mieux pendant le week-end en allant chercher un septième sacre, il s'agit de Julien Absalon…mais chez les élites!

La suite?

            Actuellement je ressens une certaine lassitude en cross court. Je me vois plus faire des épreuves "longues et belles" que de me "faire la peau" sur des boucles violentes. Mais c'est peut-être juste un signe de fatigue générale, ou la conséquence de mes déboires de début d'année (tendinite en février-mars, chute sur route le 1^er mai). Je vais donc m'octroyer une bonne période de coupure avec femme et enfant en montagne avant de penser à me remotiver pour les mondiaux masters de Pra-Loup.

De toute façon la relève "Stéphan" arrive, mais en trial! Mes deux neveux Thibald et Yann terminent respectivement 4^ème et 5^ème du championnat de France catégorie régionale 1.

4^ème et 5^ème, les voilà au bord du podium. Ils me chambrent souvent en me disant que le cross-country c'est du vtt de gay!

Moi je crois qu'en puristes du trial ils ont évité le podium…pas question de poser le pied dessus! Plus sérieusement ils ont sacrément progressé en deux ans!

Le dimanche, lundi et mardi j'attaque ma coupure en débroussaillant chaque jour pendant quatre heures un parcours d'une randonnée qu'on organise le 06 septembre (voir http://ucjv.free.fr ). L'après-midi je ne peux plus fermer les mains!

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