Jean-Paul
stéphan
2 juin 2009
La plus belle
de mes Transvésubiennes.
Guest starring.
Avant d'entrer dans le vif du sujet, commençons par
une revue de quelques "personnages":
Georges Edwards
: grand Manitou en transe(vésubienne)…Un soir d'orage il a pris la foudre et
les abeilles près de la Madone d'Utelle. Il ne s'en est jamais remis, pour
notre plus grand bonheur!
Vincent Julliot
: tombé amoureux de l'épreuve (et / ou de quelqu'un proche de l'épreuve…),
il roule et fait rouler dessus quelques-uns qui veulent voir ça de plus près.
Au vu de sa prestation lors de notre reco du 20 avril, il devrait montrer sa
roue arrière à de nombreux pilotes…
Julien Absalon
: serial winner xco, double olympic gold medalist, il veut voir ce que ça fait
que d'enchaîner trois xco d'un coup avec épreuve de trial et de descente
marathon intégrées…La venue du plus grand des crosseurs actuels est un
superbe hommage à l'épreuve, elle la magnifie.
Nino Schurter
: serial suiveur de Julien Absalon, le médaillé de bronze des JO 2008 vient,
pour le plus grand bonheur de ceux qui souhaitent assister à un duel de titans
en "Transe".
Sabrina énaux : elle devait venir, elle était toute
heureuse de rouler sur "le mythe", mais une mononucléose en a décidé
autrement. Ce n'est que partie remise, bon courage!
éric
Sacco : mon
"ami de Transvésubienne" (et plus que cela), il aime quand c'est dur,
adore quand c'est très dur, il adore donc la Transvésubienne qu'il fera (et
terminera n'en doutons pas) pour la cinquième fois.
Le Hongrois
: le Hongrois c'est moi! C'est le surnom que me donne éric
Sacco. Maintenant vous en savez un peu plus sur mes origines. Cette année je
viens sur la Trans en parfait amateur au sens étymologique du terme
("celui qui aime"…). Pas de sortie longue de préparation, faudra
tout faire sur la classe…ça va je suis enseignant! Je voulais faire un peu de
"long" vers le 10-20 mai mais ma chute du 1er mai a modifié
la donne. J'ai juste sauté quelques marches "chaudes" (pour moi) lors
de mes deux dernières sorties vtt. Maigre préparation! Mais aucun stress. Ceci
compensera-t-il cela?
Les outsiders
aux dents longues : Tibo Vassal (double vainqueur 2004-2005 quand il était chez
Lapierre!), Tibo Legastelois (vainqueur sortant!), Nicolas Filippi (grosse
technique…), François Bailly-Maître (grosse technique et gros moteur!),
Arnaud Grosjean (solide crosseur en élite)…En 2009, entrer dans le top cinq
(le podium scratch de la Trans) constituera une grosse performance!
Les 500 (voire
plus) : pour
la première fois cette année la Transvésubienne affiche largement complet!
Les organisateurs ne pouvaient rêver plus joli MERCI.
Le parcours
: c'est LE PERSONNAGE de l'épreuve. Magnifique, dur, long, raide, sauvage,
magique, cassant, inhumain, bijou, exigeant, éprouvant, vaste, sinueux,
tortueux, mythique…Il est tout cela à la fois et encore plus cette année
puisque l'on revient à sa version ORIGINELLE (nettement "épicée"
par de nouvelles difficultés quand même…), ce qui excite tout le monde!
La Transvésubienne
c'est l'enfer?
Cliquez donc sur ce lien et révisez peut-être votre
jugement sur "l'enfer" de la Transvésubienne…:
http://www.koreus.com/video/quotidien-cycliste-paris.html
Regardez la vidéo jusqu'aux dernières secondes…
La Trans nous
met en transe…
Peu de courses nous remuent à l'avance comme la
Transvésubienne. Pour exemple, juste un petit mail parmi d'autres, envoyé par éric
Sacco à Vincent Julliot vers la mi-mai…
"Salut
Vincent
Avec le
Hongrois et Cédric Sédilleau, on se demandait si à une semaine de la Transvé
ton choix pour les pneus était définitif et si tu montais les anorexiques
Hutch Cobra. Loin de nous l'idée de te mettre la pression, mais il est vrai que
le gain de poids avec ces gommards est intéressant et nous permettrait aussi en
cas de crevaison de ta part (qui nous semble inévitable vu l'épaisseur des
pneus et le profil de la course) d'entendre le cas échéant ta maxime favorite,
"Oh meeerde!!!"
@ la semaine
prochaine,
Saccoche, Paulo
et Cédric".
Entre amis.
Le vendredi soir, je couche chez Françou et Yvon Miquel, avant de filer
chez Vincent Julliot vers Cannes le samedi pour une "pasta party +
sieste" bienvenue. Deux jours de concentré d'amitié! D'autant que le
lendemain la Transvésubienne est aussi une belle histoire humaine, entre qui
partagent la même passion, profonde. Parfois des liens se nouent même pendant
la course où, la difficulté aidant, on s'encourage…La Transvésubienne est
plus un accomplissement qu'un
affrontement.
Magique Brec
d'Utelle.
Le 20 avril dernier j'ai repéré une partie du parcours à partir
d'Utelle, qui marque la fin de la descente du mythique Brec d'Utelle. Cette
descente est effectivement marquante, mais à la limite pas plus que certains
autres passages de la Trans. En revanche, l'approche du Brec est
exceptionnellement belle. Le sentier, rocheux, serpente dans un couloir étroit,
rocheux, encaissé avant le col, aérien au sommet, "gazeux" diraient
les alpinistes. Le début de la descente est un beau challenge trialisant, mais
pas plus dur (moins?) que le Férion ou Rocca Sparvierra que l'on avait franchi
en 2004, l'année qui reste selon moi celle de la plus grande accumulation de
difficultés. En revanche l'édition 2009 est certainement la plus homogène et
au final la plus esthétique!
Selon moi, la Transvésubienne doit rester aussi
technique que cette édition pour conserver intact son pouvoir d'attraction.
La Madone déshabillée?
La descente de la Madone d'Utelle (le 2ème morceau de
bravoure après le Brec) promettait d'être la plus difficile…Mais d'une part
elle était beaucoup plus marquée par les passages que lors de notre repérage,
d'autre part une partie se déroulait en grand chemin contrairement à ce que
nous avions repéré. Du coup je ne l'ai pas vue passer. En revanche, la suite
menant au Cros d'Utelle par d'infinis singletracks en pâturages ou à flanc de
montagne est peut-être la plus belle partie de la Trans, avec des passages
rappelant l'exceptionnelle beauté du Raid des terres Noires (21 juin à Digne),
des enfilades sous des falaises, un passage à côté des chèvres, de longues
sections en "chemin horizontal" en face sud et des cheminements
alternant chemins et escaliers dans les hameaux annonçant l'arrivée dans la
vallée.
Ravitaillement
avant la "longue longue" montée…
Une montée
longue, longue…
Lors de ma reco du 20 avril (ma seule sortie longue avant l'épreuve!),
je n'avais pas vraiment prêté attention au dénivelé cumulé de la montée du
Cros d'Utelle jusqu'aux environs du col du Férion, car on avait fait des arrêts…En
ce 31 mai 2009 cette côte m'a fait souffrir! D'une part parce qu'au sommet
j'avais 5h de course, équivalant à trois manches de coupe de France masters,
d'autre part parce que Julien "je cumule les pépins" m'a rattrapé
dans cette côte, s'est arrêté pour resserrer sa suspension et est reparti
dans le grand chemin final, un peu roulant. J'en ai profité pour le
"suivre" pendant 5 à 10 minutes…Je l'ai payé en haut, ou éric
Achard a repris en deux temps trois mouvements sa minute de retard. Ensuite,
pendant une heure, j'étais "fané"…
Lutter contre
les crampes, contre soi-même…
Cet épisode a en quelque sorte marqué mon entrée dans la "Trans
profonde", où l'on se met à lutter contre soi-même. J'ai attrapé des
crampes dans les jambes – c'était prévisible – mais aussi dans
l'avant-bras droit, ma main droite se relevait toute seule! Et sur la route vers
Aspremont, j'en ai eu dans la plante des pieds! Dans les lacets qui montent au
fort du Mont chauve, je voulais accélérer mais je n'ai rien pu faire, les
crampes étaient là, tout prêt, toutes prêtes…J'en ai même attrapé une
grosse en bas du mollet gauche en descendant de vélo dans un passage
"pourri" avant St-André les Roches, j'ai cru que mon mollet se
statufiait! Je suis resté au moins vingt secondes à appuyer dessus pour que le
talon redescende…Sur la fin, on pouvait descendre au fond d'un ruisseau asséché
pour éviter un détour de 50m, je l'ai fait mais j'ai cru que je n'allais pas
pouvoir remonter mon vélo de l'autre côté à cause de ces crampes!
Se casser le
tronc…
Une originalité dans les derniers kilomètres avant le final urbain : on
a eu à passer sur ou sous plusieurs gros troncs d'arbres. Loin de me déplaire,
je trouve que ces obstacles naturels demandent des qualités d'agilité et
d'adaptation qu'on ne trouve jamais en coupe de France XCO, c'est sympa!
Le Paillon fait
parler.
Les 6 derniers kilomètres étaient très spéciaux : 3km dans le lit du
Paillon ("rivière – torrent" qui traverse Nice et se jette dans la
Méditerranée), puis 3km sous un tunnel routier spécialement fermé à la
circulation pour nous!
Tous les vététistes avec qui j'ai parlé à l'arrivée
m'ont dit que le Paillon les avait "ruinés", comme si cet ultime
secteur technique, caillasseux et difficile à "lire" était de trop.
Moi j'ai adoré ce passage, notamment parce qu'il fallait chercher sa
trajectoire en permanence. Du vtt à l'état pur en pleine ville! Peut-être
aussi parce qu'en entrant dans ce secteur j'ai vu Florian Golay une minute
devant moi, ça m'a gonflé à bloc, je suis sorti du secteur une minute devant
lui! Quand Florian m'a vu arriver, il m'a dit "ça
se termine toujours mal pour moi". Il venait de me "sortir"
dans la descente du Mont chauve…Je termine avec 1'26 d'avance sur lui.
Un fléchage au
top.
En 2004, lors de ma première participation à la Transvé, j'avais émis
des réserves quant au fléchage, trop discret par endroits. Quel chemin
parcouru depuis! En 2009 le fléchage de l'épreuve est exemplaire, on peut hésiter
trois secondes mais jamais se tromper. Sur 85km ça représente un travail énorme,
bravo!
Par ailleurs, les flèches directionnelles jaunes
comportent ce petit message : "Respecte le sentier". J'ai adoré.
Vtt, trail
tt…?
À l'arrivé de la Transvésubienne, Nicolas Filippi me dit que quand même
il y a beaucoup de portage…Je lui fais remarquer qu'il doit y en avoir encore
bien plus pour ceux qui mettent 10 à 12h pour boucler le parcours…Le lundi
1er juin 2009, je transfère mon fichier Polar sur mon ordinateur. Le fichier
demande de nommer le sport pratiqué, du coup j'hésite entre "vtt" et
"course à pied"!
Non je rigole c'était du vrai beau vtt, "agrémenté"
de vrais beaux portages!
Et puis pour Nicolas Filippi c'était la première édition
qu'il finissait (il a subi une grosse défaillance après avoir mené moitié de
la course), ça fait toujours bizarre. Qu'il se rassure, au fil des années on
s'adapte à tout, même à la Transvésubienne! En fait au fil des ans il ne
reste que le plaisir…
Onze majeur.
À l'arrivée je rencontre aussi un homme qui me dit avoir couru et
terminé onze Trans! Je me sens petit…Il a commencé en 1988, au début donc.
Il m'explique qu'à cette époque c'était galère car les vtt étaient tout
rigides (même la fourche avant), mais que le parcours était moins long
qu'actuellement (il suivait le GR5 direct alors qu'aujourd'hui on va chercher de
nombreuses autres difficultés).
En fait je savais déjà cela mais c'est un plaisir
de l'entendre de la bouche d'un homme ayant vécu cette époque de pionniers.
Ma première
victoire sur la Trans.
Jamais, en trois éditions (2004-2005-2006), je n'avais gagné ma catégorie.
J'avais été battu par Jean-Pierre Bruni en 2004 et par Jacques Devi en 2005 et
2006. Cette année, 12ème au scratch, je gagne en 45-49 ans. Ce
n'est pas si facile car certains sudistes sont de vrais spécialistes de ce
genre de parcours et par ailleurs la Trans est investie par une écrasante
majorité de masters. Il est vrai que l'épreuve a de quoi impressionner un
jeune qui manque encore d'expérience. Elle se termine parfois autant (voire
plus) avec la tête qu'avec les jambes.
Maître
Bailly-Maître!
On se doutait que François Bailly-Maître pouvait faire quelque chose de
grand sur cette Transvésubienne. Il le confirme et comment! Au final il est
second à 2'21 seulement de Nino Schurter (qui, paraît-il, a crevé trois fois,
mais il faut aussi savoir choisir ses pneus et ses trajectoires sur la Transvé).
Bref, on a raté de peu François 1er, C'eût
été un coup de Maître, on aurait été "éBailly" ! Car François
veait pour la première fois sur l'épreuve…comme Schurter.
Bonus : lisez le compte rendu de François Bailly-Maître
lui-même! Où l'on voit qu'il aurait aussi bien pu gagner l'épreuve…
"Salut
!
Je
termine 2ème de la Transvé, juste derrière Schurter (2 min 21).
Pour
une première, sans reconnaissance, je suis très heureux de cette performance
sur cette course qui est une des plus dures au monde. 6h15 pour 86 km c'est long
quand même.
Longtemps
en bagarre avec le Suisse pour la victoire j'ai cédé sur la fin face à plus
fort ! Sur 6h de course, les ennuis mécaniques sont très nombreux et offrent
plus de suspense que sur un cross court un peu trop aseptisé. La Transvésubienne,
c'est le VTT à l'état pur. Des paysages à vous couper le souffle, des
descentes de 30 minutes, des montées d'une heure, techniques à souhait, des
singles à flancs de versants...Bref le paradis du vrai vététiste.
La
course a quand même été très longue surtout sur la fin où ça commençait
à devenir un peu trop dur, cassant...
D'entrée,
nous sommes partis à 3 (Absalon, Schurter et moi) juste derrière, traînait
Nico Fillipi qui revenait fort en descente. Ensuite, nous avons perdu Julien
dans la descente du Brec d'Utelle où il a crevé. À partir de ce moment, on a
commencé à être plus isolés, Schurter partait seul dans les bosses et je lâchais
Nico. Après 2h30 de course, je casse la chaîne et me fait passer par Nico.
Schurter est alors seul en tête avec pas mal d'avance, mais il crève, c'est
Nico qui reprend la tête. Je suis alors 2ème car Nino Schurter, en
repartant avec moi, crève à nouveau. Dans la bosse de Levens, je passe Nico,
et roule à un rythme pas trop élevé mais suffisant pour être mort à l'arrivée
!!!!!!!!
Schurter
monte bien plus vite et me reprends sur le sommet. Il me demande de lui passer
quelque chose pour réparer en cas de crevaison supplémentaire. Je lui donne
une chambre, qui va bien lui servir puisqu'à 10 km de l'arrivée, il crève à
nouveau. Mais il avait trop d'avance, et il repart grâce à mon aide
vers la victoire même
si à l'entrée de la rivière je suis à peine à 100m de lui.
Au
final avec un bris de chaine et une crevaison, je suis très satisfait du
week-end et je repars avec un billet d'avion pour la Méga de la Réunion et des
souvenirs plein la tête.
À
bientôt, François."
5 pilotes aux
nues, les 5 premiers du scratch, sans se scratcher…
De G à D :
Arnaud Grosjean, Vincent Julliot, Nino Schurter, François Bailly-Maître
et Nicolas Filippi.
Pour les
places, regardez les plaques!
Énorme Vincent
Julliot.
Vincent Julliot (alias "Poulet") est un surdoué du vélo, je
l'ai vu faire des trucs de haut niveau sur route, en bicross, en XC, en DH, sur
des gros sauts…Après diverses péripéties il s'est remis à rouler sérieusement
cette année. Il nous a donné un aperçu de ses possibilités lors de notre repérage
du 20 avril. Je le voyais bien finir entre la 5ème et la 7ème
place. Il a fini sur le podium scratch!
Rarement la performance d'un "autre" m'aura
procuré autant de plaisir.
Vincent Julliot
et moi…des bon z'amis!
Vous ne trouvez
pas que Vincent vire un peu "Georges Clooney"?!
Le bel esprit
de Julien Absalon.
Julien Absalon, c'est le moins qu'on puisse dire, n'a pas été épargné
par les ennuis sur cette Transvésubienne 2009 : pneu arrière arraché, trois
quarts d'heure de marche pour trouver un endroit pour le changer, nouveau départ
en 52ème position (une bonne heure derrière la tête de course),
remontée progressive puis chute et pommette gauche ouverte à cause d'un
concurrent qui se bloque devant lui dans une épingle, un doigt tordu en
prime…ça suffirait largement
pour abandonner quand on se présente en grand favori d'une épreuve, mais
Absalon a continué comme si de rien n'était! Quand il est revenu à ma
hauteur, il m'a dit qu'il avait un bruit inquiétant dans le vélo…Deux
minutes plus tard je le retrouve arrêté en train de resserrer sa fixation
d'amortisseur prête à lâcher! Quand je lui dis que tout cela va lui faire une
"longue journée", il me répond que de toute façon il voulait faire
un cycle d'endurance après Madrid…en voilà un qui sait positiver!
Il ira finalement au bout et à l'arrivée (8ème
mais peu importe) il nous raconte tout ça avec le sourire. Impressionnant!
S'il avait abandonné, tout le monde aurait compris,
pourtant il ne l'a pas fait. Les organisateurs sont très heureux de son
attitude, qui démontre un grand respect pour l'épreuve. Absalon a senti
qu'aller au bout était quelque chose d'important, il a roulé avec le même
enthousiasme que n'importe quel vététiste qui découvre la Transvésubienne.
Et, précision d'importance, la plupart des vététistes
présents sur l'épreuve ont fait preuve d'un aussi bel esprit!
Absalon a sué
sang et eau…
Des oliviers…
En plus du t-shirt "finisher" offert à chaque participant
ralliant l'arrivée, les podiums de chaque catégorie ont été gratifiés d'un
olivier à replanter. Un cadeau bien sympathique! Mais en ce qui me concerne,
j'en ai déjà gagné un à Cassis et il n'avait pas passé l'hiver…Je l'ai
donc offert à éric Sacco qui
habite un peu au sud de Lyon…Espérons que cette latitude sera suffisante!
La Trans c'est
vraiment cassant…
À l'arrivée je vais rechercher ma voiture laissée dans un parking
souterrain par Nathalie et Lydie Sacco qui ont assuré les ravitaillements
(merci!). Surprise : l'arrière droit de la voiture est enfoncé en bas! Il y a
quelques traces de peinture rouge…Un automobiliste approximatif qui ne s'est
pas signalé? Je ne le saurai jamais…
Éric Sacco, mon "ami de Transvésubienne",
a lui aussi frotté la carrosserie…la sienne! Il finit sa 5ème édition
pas mal écorché, mais il finit! Après la course il me rassure : "J'ai
la couenne dure"…Il a travaillé dans la charcuterie, ceci
expliquerait-il cela?!
Ceux qui terminent la Trans sans pépins ont le
sentiment d'une bonne chose de faite, cette année j'en fais partie!
Tibo Vassal n'a pas eu cette chance : il a chuté sur
les deux genoux et a dû abandonner, d'autant que dans deux semaines il se
marrie!
Fiable Zesty!
Je n'ai pas eu un seul problème technique à déplorer sur mon Zesty
tout XTR pendant les 7h18 de ma course, c'est presque trop parfait! Par ailleurs
les Pythons 2.30 MRC n'ont pas bronché, et j'ai parfaitement supporté la
boisson Windose pendant toute la durée de l'épreuve. Que du bon dans le bidon!
Retour transvésubien…
Je devais venir sur cette Transvésubienne avec Sabrina énaux qui, fatiguée, a préféré s'abstenir. Du coup la
perspective du retour chez moi seul dans ma voiture m’a soudain semblé bien
longue. La pluie arrivant, je ne me voyais guère rouler dans le trafic
autoroutier avec les projections et les yeux qui se croisent…Je décide alors
de remonter par Digne – Grenoble, la route est mal
droite comme dirait Vincent Julliot, ça me tiendra éveillé!
Tout se passe bien mis à part qu'il pleut des
cordes…à 22h je n'en peux plus,
entre Gap et Grenoble je gare la voiture, je pose tous les habits que je peux
sur moi (il fait 8°), je "m'allonge" sur le siège passager et, au
terme de quelques réveils intempestifs pour changer de position, je termine ma
nuit à 5h25 du matin. Faut être rudement fatigué pour dormir 7h sur un siège
de voiture!!
Je repars et après 3h de route j'ai encore sommeil :
je redors une demi-heure vers Mâcon, après quoi je rentre comme une fleur. 9h
de bagnole + 7h30 de sommeil!
Jules se fiche que je sois "mort", il veut
aller à la pêche! Je jardine un peu puis on y va, comme d'habitude on ne prend
rien, sauf un orage…On fait 10 minutes de vtt (Zesty encore tout transpirant
de la Transvé…) et 10 minutes pour revenir…Jules pique des sprints! Je le
laisse gagner…
Dur, pas
dur…pourquoi?
À l'arrivée de la Transvésubienne et à ma grande surprise je n'ai
nullement ressenti le "Plus jamais ça!"
qui dénote l'épuisement extrême. Malgré ma nuit épique dans la voiture après
la Trans le lundi j'ai coupé de l'herbe au sécateur pendant une heure avant
d'aller à la pêche en vélo avec Jules, le mardi matin, après 9h de sommeil
(seulement) je me sentais frais et dispo, j'ai biné, replanté des salades et
recoupé de l'herbe au sécateur pendant une heure et demie avant d'aller au
boulot…étonnant!
J'ai peut-être quelques explications : d'abord,
suite à mes divers problèmes de cette année (notamment tendinite fin février
– début mars et chute avec blessures le 1er mai), je suis loin d'être
en surentraînement! Mon organisme encaisse bien la charge. Ensuite j'ai observé
une semaine très légère avant la Transvésubienne (seulement 2h de vtt
technique le mercredi, plus du travail dans le jardin). Enfin, venant en
dilettante sur l'épreuve, je l'ai abordée sans stress ni avant ni pendant l'épreuve.
Ça aide à ne pas se fatiguer! Du coup je me suis fait un gros plaisir dans le
Paillon là ou de nombreux coureurs ressentaient un ras-le-bol compréhensible.
Par ailleurs, la Transvésubienne n'est pas une épreuve
de rythme au sens où on peut l'entendre en vtt xco (en "cross
court"). En revanche elle est une épreuve de résistance physique par
excellence. Or cette année je passe énormément de temps dans mon jardin à
couper mon herbe au sécateur pour faire du foin pour le lapin et ne pas
utiliser la tondeuse (écologie…). Cette activité est difficile! Je suis
totalement courbé et il faut pas mal de volonté pour ne pas se relever toutes
les trente secondes…J'ai le sentiment que cette habitude de faire quelque
chose de "dur" m'a beaucoup servi sur la Trans, qu'au final je n'ai
pas trouvée plus éprouvante que ce "fauchage" après lequel j'ai du
mal à me relever et à arrêter de suer.
Pour bien supporter la Trans (je n'ai pas dit pour la
gagner), il importe d'être "endurci"…ça peut s'obtenir par d'autres activités que le vélo pourvu
qu'elles soient physiques et de longue durée. Je l'explique d'ailleurs dans VTT
Rouler plus vite.
Un kyste…
C'est le seul "mauvais" souvenir rapporté de la Transvésubienne
2009. Suite à un coup de pédale sur le tibia gauche le 17 mai dernier, j'ai
une mauvaise plaie à cet endroit, qui m'a occasionné une inflammation et un
petit kyste à l'entrejambe. La Trans a fait le reste : le kyste a triplé de
volume le dimanche soir, il est maintenant de la taille d'une noix! Mais sans
coquille à casser (à moins de retirer le "o" de coquille…). Vague inquiétude…
Que conclure?
Un philosophe a dit : "il n'y
a pas de chemin ; le chemin se fait en marchant". La Transvésubienne,
avec son cheminement à peine marqué mais son empreinte si durable, est un peu
la version vtt de cette maxime…
Je pourrais écrire
deux cents pages, je n'atteindrais jamais l'essence ni les sens de la
Trans…Pour les connaître, une seule solution : la faire!